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← articles plus anciens 27 juin 2018 tournée du xv de france : et au matin, « le loup la mangea » la danse des cornes de la petite chèvre dura jusqu’à l’aube (document dr) contre les blacks, le xv de france finit comme « la chèvre de monsieur seguin » des contes d’alphonse daudet. il bataille toute une nuit à jolis coups de cornes, réussit à tenir le loup à distance, un exploit, puis lâche prise brusquement. résultat : trois matches de tournée d’été en nouvelle-zélande, trois larges défaites (11-52, 13-26, 14-49) dans le conte, la biquette épuisée attend le retour du jour pour rendre les armes et s’offrir à la dent de « cet animal plein de rage ». sauf dans le deuxième test, les bleus, eux, s’effondrent en début de seconde mi-temps. c’est-à-dire dès que les blacks montrent vraiment leurs crocs et mordent dans le match de toutes leurs forces, de toute leur âme, de toute leur intelligence. entre la 47 e et la 67 e minute, les hommes de sam whitelock se transforment en diables noirs pour planter cinq essais. les vingt minutes blacks premier test : ils marquent à la 53 e , 56 e , 62 e , 64 e , 67 e . au troisième : 47 e , 54 e , 60 e , 63 e , 65 e . en moins de vingt minutes, le match est plié. ce timing correspond presqu’exactement à 5 remplacements sur 7 chez les bleus : 45 e , 57 e , 63 e , 69 e , 71 e . en authentiques prédateurs, les blacks exploitent ce temps potentiellement faible des français pour hisser leur jeu à un niveau d’intensité maximum et produire le meilleur de leur art : un rugby tout bête mais loin des stéréotypes et exécuté techniquement à la perfection, joué à fond sans l’ombre d’une hésitation collective, ni individuelle. mckenzie à la place de beauden barrett à l’ouverture ? sonny bill williams au centre ou un autre ? kieran read et brodie retallick ne sont pas là ? les changements d’hommes n’empêchent pas les blacks de conserver toute leur voracité. ça va très, très vite. le timing, les gestes sont parfaits. le soutien instantané, la concentration totale. la meute des blacks hume le vent en permanence et, à la fois sauvage et disciplinée, jette toutes ses forces dans l’action dès qu’elle flaire un bon coup. ne jouez pas comme eux « vous ne pouvez pas battre les all blacks en jouant comme eux, confiait à rugbyrama en 2017, l’entraîneur des anglais eddy jones. si vous voulez conserver la balle pendant quinze temps de jeu et balayer le terrain d’un côté puis de l’autre, ils finiront toujours par récupérer le ballon et placer un contre de 30 m, 50 m, 100 m. » « nous n’avons pas joué dans notre tempo », renvoie jacques brunel, le sélectionneur français, en écho de la défaite du troisième test 2018. selon lui, les bleus ont explosé en croyant pouvoir soutenir un rythme qui n’était pas le leur. au fond, rien de nouveau. les blacks maintiennent toujours leur avance sur tout le monde. et le xv de france, que ce soit celui de novès à l’été 2017 en afrique du sud ou celui de brunel en 2018, mijote toujours son frichti sur un coin de la cuisinière bois-charbon du top 14. même les barbarians français (devenus une sorte d’équipe de france bis) reviennent sans victoire de leurs confrontations avec les clubs néo-zélandais. l’irlande de joe schmidt, championne d’europe, s’offre l’australie de cheïka (une première) et l’angleterre d’eddy jones tape les springboks d’erasmus. effectif bleu étoffé le xv de france de tournée a été, par la contrainte des indisponibilités, une sorte de bal des revenants (atonio, baille, maestri, le roux, parra, fofana, lamerat, médard) succédant à un xv de tournoi qui fut un festival de débutants (dupont, gabrillagues, penaud, palis, belleau, pelissié, priso, gomes sa, tauleigne, bonneval, camara…). entre les bleus de l’hiver, très défensifs, et ceux de l’été, bien plus entreprenants, on n’a pas senti une grosse, grosse différence dans la qualité du jeu, ni dans la conduite des matches. mine de rien, la boîte à joueurs de brunel s’est sensiblement étoffée et homogénéisée. à chaque poste, le sélectionneur dispose désormais d’un lot de pièces de rechanges assez impressionnant testé au feu. rien qu’en deuxième ligne vahamahina, iturria, maestri, gabrillagues, le roux, jédrasiak… cette densité de l’effectif constitue une bonne surprise. elle ne présage pas pour autant l’éclosion toute proche d’un xv de france redevenu performant. mais cette densité pourrait bien être le signe que les bleus sont en train de retrouver une assise durable. et pour peu que les pépites des tout frais champions du monde des moins de 20 ans parviennent à maturité, la coupe du monde 2024 en france pourrait devenir le théâtre d’une certaine renaissance ovale. à condition que le dieu moloch du top 14 ne dévore ni les uns ni les autres. md publié dans non classé | 4 commentaires 13 juin 2018 les bleuets font rouler les baby blacks à l’ordinaire le pilier droit des bleuets demba bamba, briseur de la défense des baby blacks question : dans quelles circonstances un all black devient-il un joueur comme un autre et son équipe une formation comme une autre ? réponse : lorsqu’il se fait rentrer dans le chou, subit et se fait châtier en mêlée, est emporté sur 30 mètres par des groupés pénétrants, est ballotté par le jeu au pied, rame pour sortir de ses 22 m, ne touche plus vraiment de ballons, confisqués par un adversaire attaquant par vagues à jet continu. transformer les jeunes blacks en équipe ordinaire, c’est ce qu’ont réussi mardi soir les bleuets entraînés par les coaches sébastien piqueronies et david darricarrère. les jeunes français ont archidominé leurs homologues néo-zélandais des moins de 20 ans et les ont éliminés (16-7), en demi-finale de coupe du monde de la catégorie. ils affronteront l’angleterre en finale dimanche. pris dans une sorte de tornade blanche sans fin (la couleur du maillot des bleus), le baby black devient fébrile, bégaie son rugby, recule, cherche ses repères, rate passes et plaquages. il n’est plus que l’ombre de lui même. et il finit par craquer. les jeunes français, emmenés devant par le troisième ligne jordan joseph et le pilier droit demba bamba à l’abattage défensif et offensif impressionnant, ont parfois donné le sentiment qu’il n’existait qu’une équipe sur la pelouse du stade aimé-giral de perpignan. spectacle stupéfiant. le commentaire de courbou dans le post précédent est éloquent. les bleuets nous emportent à des années lumière des hoquets du xv de france et de l’épaisse sauce du top 14. sont-ils les pionniers d’une nouvelle ruée vers le jeu au grand large recolonisant durablement les esprits et les cœurs ? ou bien n’ouvrent-ils qu’une parenthèse magnifique appelée à se refermer dans le manège infernal du championnat ? le rugby généreux et créatif des bleuets, leur unité, leur habileté balle en mains, leur culot rassurent au moins sur un point : le jeu stéréotypé n’a rien d’une fatalité en france. le rugby de mouvement peut se révéler aussi enthousiasmant qu’efficace. md publié dans non classé | 6 commentaires 11 juin 2018 tournée : le black out des bleus mathieu bastareaud, capitaine d’un xv de france impuissant. (photo dr) le xv de france ne supporte pas la pression. c’est là son pire défaut et ce n’est pas nouveau. il a suffi samedi que les blacks se mettent vraiment en chasse pour qu’un match à peu près équilibré vire au naufrage pur et simple en l’espace d’une seconde mi-temps. résultat : des bleus soudain entrés collectivement en sidération (certes réduits à 14 par un carton jaune infligé à gabrillague) et balayés 11-52 à la première des trois confrontations de leur tournée en nouvelle-zélande. épuisés physiquement les français ? victimes du calendrier rendu cannibale par la longueur et l’épaisseur du top 14, les coupes d’europe, les phases finales ? pas vraiment sur ce coup puisque le sélectionneur jacques brunel a choisi les hommes en forme et que beaucoup d’entre eux ne jouaient plus depuis plusieurs semaines. et puis thomas, serin, pour ne citer qu’eux, ont rattrapé à la course pure un ioane et d’autres lév